Des méthodes pour incarner la philosophie spirituelle

Mes chers frères et soeurs, ne me comparez avec personne, ni avec Steiner, ni avec Gurdjieff, ni avec Blavatsky. Cela ne veut pas dire que je les dépasse, non, mais nous apportons quelque chose de nouveau, nous avons d’autres méthodes, d’autres buts.
Eux, ils ont fait leur travail, atteint leur objectif et montré des choses qui étaient nécessaires pour leur époque. Mais ils n’ont enseigné ni comment manger, ni comment boire, ni comment aimer, ni comment se comporter. Ils ont montré comment Dieu a créé le monde: la terre, les planètes, etc. Tout cela est merveilleux, je connais cela moi aussi et je l’ai montré. Mais c’est inutile pour le moment, les humains ont connu cela et sont restés les mêmes.

Maintenant il faut réfléchir sur la façon de les changer. La question est là. Mes méthodes sont différentes des leurs.
Vous pouvez suivre leur philosophie, vous verrez si vous êtes plus heureux, si vous saurez résoudre vos problèmes tant que vous n’ajusterez pas toutes ces grandes philosophies au monde physique, matériel. C’est ma philosophie et je n’en démordrai pas.

Il faut ajuster les choses, toutes ces grandes connaissances, toutes ces grandes philosophies, toutes ces grandes vérités, tout ce savoir que vous avez, il faut le mettre dans votre corps, dans votre matière, dans votre terre pour la cultiver, pour l’abreuver, la vitaliser jusqu’à ce qu’elle chante le même chant que l’esprit. Quand vous la dominerez, quand vous laisserez votre sceau, alors là, tout le monde s’inclinera.
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Omraam Mikhaël Aïvanhov
Vidélina n°90 – L’union du corps et de l’esprit.

Les six perfections

Le Bodhisattva ne se contente pas d’entretenir des sentiments, aussi nobles soient-ils, pour le bien des être, sentiments constituant ce qu’on appelle
 » L’ouverture du coeur intentionnelle ». Pour réaliser son projet, il s’exerce à développer six perfections transcendantes ( paramita ) représentant  » l’ouverture appliquée » , lesquelles le conduiront jusqu’à l’Eveil où s’épanouiront jusqu’à l’infini les qualités lui permettant d’aider les êtres.

* PAR LA GENEROSITE, il donne des biens matériels, mais aussi procure la sécurité et offre l’enseignement spirituel.

* PAR L’ETHIQUE, il évite de faire le mal, accomplit le bien et secourt les êtres.

* PAR LA PATIENCE, il apprend à supporter le mal qu’on cherche à lui faire, à endurer la douleur et à supporter les difficultés du chemin spirituel.

* PAR LA DILIGENCE, il maintient sa détermination d’atteindre l’Eveil pour le bien de tous, il rejette les passions, ( colère, attachement, jalousie etc) , il, accomplit le bien sans peur et ne se lasse jamais de le faire.

* PAR LA CONCENTRATION, il gagne le bien-être en cette vie, il obtient des pouvoirs exceptionnels et réalise le bien d’autrui.

* PAR LA CONNAISSANCE( OU SAGESSE), il reconnaît que tous les phénomènes, semblables à un rêve, sont dépourvus de nature propre.

Ces perfections, sont dites  » transcendantes » en raison de la sixième qui les imprègne toutes. La connaissance, voyant la véritable nature des choses, empêche en effet que les autres perfections restent dans la domaine de la perception ordinaire où sujet et objets semblent, à tort, dotés d’une existence propre.

LE BOUDDHISME DU TIBET.

LAMA CHEUKY SENGUE.

( Editions Claire Lumière.)

L’innocuité, sa triple expression – A.Bailey

L’innocuité est l’expression de la vie de celui qui réalise l’unité de l’être, qui vit consciemment comme âme dont la nature est amour, dont la méthode inclut tout et pour qui toutes les formes sont pareilles parce que toutes voilent et cachent la lumière et ne sont que l’extériorisation du seul Etre infini. Cette réalisation se manifestera en une véritable compréhension du besoin de son frère, dépouillée de sentimentalisme et d’opportunisme. Elle conduira au silence qui ne se réfère pas au soi séparé. Elle produira la réponse immédiate au besoin réel, réponse qui caractérise les Grands Êtres car, dépassant l’apparence, ils découvrent la cause intérieure des conditions manifestées dans la vie extérieure et, de ce point de sagesse, ils peuvent aider et conseiller. L’innocuité apporte la prudence dans le jugement, la réticence dans les paroles, la faculté de freiner toute action impulsive et la suppression de la tendance à la critique. Ainsi libre passage est livré aux forces de l’amour véritable et aux énergies spirituelles qui conduisent la personnalité à l’action juste.
Que l’innocuité soit donc la note fondamentale de votre vie ! Votre examen de conscience du soir doit se faire dans cette direction ; divisez-le en trois parties :
1. Innocuité en pensée. Le premier résultat sera un langage mesuré.
2. Innocuité dans la réaction émotive ; le résultat sera un canal pour l’aspect amour de l’âme.
3. Innocuité dans l’action. Ce qui donnera équilibre, efficacité dans l’action et libération de la volonté créatrice. Ces trois points doivent être étudiés d’après leurs effets sur soi-même et son propre développement, d’après les effets sur ceux avec qui vous entrez en contact et qui constituent votre milieu.
Puis-je faire remarquer ici que ces suggestions sont basées sur mon expérience dans le travail occulte. Il n’y a pas l’obligation d’obéir.

Agni Yoga – transformer sa vie entière

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Agni Yoga – Helena Roerich

163. Celui qui veut nager doit se jeter courageusement à l’eau. Et celui qui a décidé de pratiquer l’Agni Yoga, doit par celui-ci, transformer sa vie entière. Pourquoi les hommes pensent-ils pouvoir accorder au Yoga une partie de quelques heures oisives, alors qu’ils passent le reste de leur temps en pensées impures. En vérité, toutes les actions doivent être infusées avec l’ardent effort purificateur.

La Vigilance, condition du progrès spirituel

La vigilance est une condition essentielle du progrès spirituel. À chaque instant de la journée, analysez les pensées, les désirs, les sentiments qui vous traversent, mais aussi les énergies qui vous quittent. C’est dans votre laboratoire intérieur que vous devez étudier la réalité des choses et observer si vous continuez à marcher sur la bonne voie ou si vous êtes en train de vous égarer.

Il m’arrive parfois de demander à quelqu’un : « À quoi pensez-vous ? » et il me répond : « Je ne sais pas. » Et voilà, il ne sait pas ! Des courants, des entités entrent chez lui ou en sortent, et lui ne se rend compte de rien. Comment un être pareil pourra-t-il faire face aux situations difficiles qui se présenteront nécessairement à lui ? Il sera toujours faible, sans repère, incertain, ballotté !

Quels que soient les courants qui vous traversent, efforcez-vous de reconnaître leur nature, les régions d’où ils viennent ; c’est ainsi que vous progresserez. Dans une École initiatique, il n’y a de place que pour les êtres qui apprennent à devenir conscients.

~ Omraam Mikhael Aivanhov

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La pratique de vérités est essentielle dans la vie spirituelle.

« La vie spirituelle ne nécessite pas d’accumuler beaucoup de connaissances. L’essentiel dans la vie spirituelle, c’est la pratique. Il n’est pas bon de lire et d’étudier sans jamais rien chercher à réaliser, à concrétiser. Évidemment, sans connaissances suffisantes la pratique est pauvre, vide. Mais une fois certaines notions et vérités acquises, il faut se concentrer sur quelques exercices à répéter tous les jours.
On rencontre dans la vie des personnes très simples qui ne possèdent que quelques feuillets sur lesquels elles ont inscrit un petit nombre de vérités essentielles qu’elles s’efforcent d’appliquer, et on les sent habitées par l’esprit, par la lumière. Et on en rencontre d’autres, des érudits, qui possèdent dans leur bibliothèque tous les livres sacrés de l’humanité, ils en font des citations, mais rien de spirituel n’émane d’eux. L’essentiel, c’est d’avoir quelques connaissances et de construire quelque chose avec elles. Nous pouvons appeler cette construction notre avenir… ou notre temple. Et c’est, en effet, à ce temple que pensait saint Paul quand il écrivait dans la deuxième épître aux Corinthiens : « Nous sommes le temple du Dieu vivant. » »

~ Omraam Mikhaël Aïvanhov

La vérité, de la théorie à la pratique.

« La vérité est un problème philosophique, mais c’est aussi un problème pratique. Car une vérité n’est pas complète tant qu’on s’en tient au plan de l’intellect, de la pensée. Pour qu’elle soit complète, il faut la faire descendre dans le plan du sentiment, et plus bas encore dans celui de l’action. Théoriquement, intellectuellement, chacun peut être prêt à admettre une vérité : tant qu’il s’agit de théorie, cela n’engage pas à grand-chose. Mais il faut qu’il accepte ensuite cette vérité dans son cœur, et qu’il arrive enfin à la concrétiser par des actes. Et alors là, quelles difficultés ! Prenons un exemple très simple. Théoriquement, il est assez facile d’admettre comme vérité que tous les hommes sont frères. Mais avoir pour eux tous des sentiments fraternels, c’est déjà beaucoup plus difficile. Quant à agir fraternellement quelles que soient les personnes et les circonstances, alors là, c’est la chose la plus difficile au monde et, il faut le reconnaître, la moins bien réalisée. Quand on leur explique ce qui est juste et bon, combien de gens disent : « J’ai compris, j’ai compris… » mais ils agissent ensuite contrairement à toutes les lois de la justice et de la bonté, parce qu’ils n’ont pas conscience que le cœur doit aussi dire son mot et la volonté se mobiliser pour réaliser. Or, toute idée qui n’est pas réalisée est presque inutile. Lorsqu’on nourrit une pensée juste, on doit arriver à l’aimer suffisamment pour vouloir agir en conformité avec elle. »

~ Omraam Mikhaël Aïvanhov

L’équilibre entre le matériel et le spirituel.

« Beaucoup de gens ressentent un besoin de spiritualité, ils ont conscience que la vie matérielle, sociale et même familiale ne peut pas tout à fait les combler. Alors, ils se disent : « Je vais d’abord remplir mes engagements envers ma famille, régler tous mes problèmes matériels, et ensuite je serai libre pour me consacrer à la pratique spirituelle… » Mais les années passent, les voilà déjà usés, et ils n’ont pas réussi à réserver une minute pour étudier, méditer, prier, faire des exercices ! Pourquoi ? Parce qu’ils avaient fait un raisonnement erroné : ils attendaient « d’avoir le temps » Mais pour vivre la vie spirituelle, il ne faut pas attendre que les affaires soient arrangées, car rien n’est jamais vraiment au point, il y a toujours quelques chose qui cloche quelque part. C’est exactement comme si on essaie de redonner sa forme ronde à une balle de caoutchouc qui a été percée : quand on arrive à supprimer le creux d’un côté, il se reforme de l’autre.

Eh oui, l’existence est ainsi faite que rien n’est jamais définitivement réglé. Vous avez un métier, mais peu après vous perdez votre place et vous vous retrouvez au chômage … Vous vous mariez, mais quelque temps après, rien ne va plus, et vous divorcez… Vous avez une maison, mais un événement se produit qui vous oblige à déménager… Et les enfants, quels soucis avec les enfants : leur santé, leur éducation, leur avenir ! Et quand ils sont enfin adultes, s’ils ont les mêmes problèmes que vous, et ces problèmes également vous préoccupent : la santé, le métier, le mariage, le divorce… Et après les enfants, ce sont les petits-enfants… Je vous le dis, c’est interminable ! Alors, n’attendez pas pour vivre la vie spirituelle que la situation matérielle soit au point. Et d’abord dites-vous qu’il n’y a pas de réelle opposition entre le matériel et le spirituel, au contraire : c’est grâce à la vie spirituelle que vous trouverez de meilleures solutions à tous les problèmes qui se posent à vous chaque jour, car vous serez plus fort, plus patient, plus sage, mieux inspiré.

Maintenant, bien sûr, il faut savoir garder la mesure. Si vous me dites : « Bon, j’ai compris, je vais arranger ma vie de telle sorte que je n’aie plus à dépenser mon temps et mes énergies dans des préoccupations matérielles, professionnelles ou familiales », je vous répondrai qu’il ne faut pas non plus exagérer. Nous vivons dans une société qui a ses règles et nous ne pouvons pas faire comme si elles n’existaient pas. Tous ceux qui croient que la vie spirituelle les dispense d’avoir un métier et de s’occuper de leur famille, se comportent comme des asociaux, des parasites, ils végètent, ils deviennent des fardeaux pour les autres. Il faut savoir ajuster les deux : les activités dans le monde et la vie spirituelle. C’est un équilibre que tout être humain qui veut évoluer doit trouver : comment vivre dans le monde, avoir des relations avec lui, tout en laissant la première place à l’essentiel : l’âme et l’esprit.

C’est d’après sa façon d’ajuster ces deux aspects, matériel et spirituel, que chacun révèle son degré d’évolution. Et rien n’est plus difficile : les uns sont tentés de s’enfoncer dans la vie matérielle en oubliant la vie de l’esprit, et les autres de se consacre à la vie spirituelle en négligeant la matière. Mais il existe une troisième solution et c’est elle que chacun doit trouver pour lui-même, car chaque cas est particulier. Pour le fond, bien sûr, tous les êtres humains possèdent la même nature, ils ont les mêmes besoins, mais leur degré d’évolution n’est pas le même, leur tempérament n’est pas le même, leur vocation dans cette existence n’est pas la même, et chacun doit trouver individuellement son équilibre. Celui qui se sent poussé à fonder une famille ne peut pas résoudre la question comme celui qui préfère rester célibataire. Celui qui a besoin de beaucoup d’activité physique ne peut pas mener la même vie que celui qui a un tempérament méditatif, contemplatif. L’essentiel, c’est que chacun soit capable de bien s’analyser afin de connaître ses tendances profondes ; ensuite, qu’il s’efforce d’équilibrer dans sa vie le spirituel et le matériel en sachant que, quelle que soit l’activité qu’il doit assumer pour vivre, elle peut devenir le point de départ d’un travail spirituel.

Beaucoup trop de gens voient une incompatibilité entre le travail physique et le travail spirituel. Eh bien, ils se trompent, car n’importe quelle activité physique peut être spiritualisée si on sait y introduire un élément divin ; et, en revanche, la prière, la méditation ou toute autre activité dite « spirituelle » devient extrêmement prosaïque si elle ne vise pas un idéal supérieur. Ceux qui prennent prétexte de la vie spirituelle pour abandonner tout travail dans le plan physique ne sont pas en réalité des spiritualistes, mais des paresseux. Combien de personnes sont capables de soutenir un véritable travail spirituel plusieurs heures durant ? Extrêmement peu. Les autres se laissent seulement aller à des élucubrations qui les affaiblissent, qui les détraquent ; ils feraient mieux souvent d’aller laver leur linge, faire la cuisine, piocher leur jardin ou couper du bois. Beaucoup de malentendus subsistent encore sur cette question. La spiritualité ne consiste pas à refuser l’activité physique, mais à tout faire en vue de la lumière par la lumière, par la lumière. La spiritualité, c’est d’apprendre à utiliser n’importe quel travail pour s’élever, s’harmonier, se lier à Dieu.

« Mais, diront certains, nous avons lu dans des livres qu’en se dépensant dans le plan physique l’homme perd sa lumière ». Eh bien, c’est ne rien comprendre à la nature de la lumière. Les hommes primitifs en savaient davantage sur ce sujet : quand ils voulaient faire du feu, ils prenaient par exemple deux morceaux de bois qu’ils frottaient l’un contre l’autre ; ce frottement produisait de la chaleur et, au bout d’un moment, on voyait apparaître une flamme, la lumière. La lumière est donc un produit de la chaleur qui est elle-même un produit du mouvement. Oui, celui qui fait un travail dans le plan physique en y mettant toute son ardeur et sa conscience sent naître ne lui l’amour, « la chaleur » pour ce travail ; et parce que son cœur se réjouit, la clarté finit par jaillir dans son esprit.

Vous devez donc comprendre que le travail dans le plan physique est indispensable pour l’évolution de chacun. Même si personne ne vous le demande, vous devez vous y obliger vous-même, cela se reflétera d’une façon bénéfique sur votre santé d’abord, bien sûr, mais aussi sur votre compréhension des choses. Alors, chez vous, chaque fois que vous avez l’occasion de nettoyer de ranger, de laver, de coudre, de bricoler, même s’il vous est possible de le faire faire par d’autres, faites-le vous-même, ne vous montrez jamais négligent. Dites-vous bien que ce n’est pas en laissant le travail matériel aux autres que vous vous montrerez plus évolué.

Il faut se débarrasser une fois pour toutes de ces conceptions erronées concernant la vie spirituelle. Celui qui s’imagine qu’en travaillant physiquement il va perdre sa lumière, eh bien, c’est mieux qu’il la perde, parce que ce n’est pas la lumière véritable, mais une lumière trouble malsaine. La véritable lumière, on ne la perd pas en travaillant, au contraire. C’est grâce au travail qu’on l’entretient, que l’on comprend mieux les choses, que l’on fait des découvertes. Alors, ne laissez pas ce travail aux autres, sous prétexte que vous, vous êtes en conversation avec les anges ou avec le Seigneur !

Le travail physique, non seulement nous devons l’accepter, mais encore nous efforcer de l’exécuter en faisant des gestes mesurés, harmonieux. Car chaque geste représente un son, une vibration dans le monde invisible où, sans s’en douter, l’homme produit parfois des bruits effrayants. Celui qui apprend à surveiller les gestes qu’il fait en travaillant, sent peu à peu que certaines activités physiques qu’on a plutôt l’habitude de mépriser, prennent une dimension spirituelle à condition d’y mettre consciemment des pensées et des sentiments appropriés.

On raconte que dans un couvent vivait un moine très gentil mais naïf et sans instruction. Il n’était capable de rien faire d’autre que de laver la vaisselle et de balayer, mais il avait pris ces tâches très à cœur, et quand il faisait la vaisselle, il répétait avec ferveur : « Seigneur, comme je lave ces assiettes, que mon âme soit lavée !…  » Et quand il balayait, il répétait : « Comme je nettoie ce plancher, que mon cœur soit nettoyé de toutes ses impuretés ». Etc. en priant pendant des années de cette manière, il devint si pur, si sage, si éclairé, que bientôt des évêques et des cardinaux vinrent le consulter, parce qu’il était visité par le Saint Esprit. Vous direz que c’est une légende. C’est possible, mais elle contient une idée qui est à prendre au sérieux. Cette idée, c’est que dans tous les actes de la vie quotidienne, même les plus simples, nous pouvons mettre en action des forces et des éléments qui nous permettent de transposer ces actes dans le plan spirituel et d’atteindre ainsi des degrés supérieurs de la vie. »

 

~ Omraam Mikhaël Aïvanhov, http://www.prosveta.com, http://www.prosveta.fr

Intellect et intuition – Omraam Mikhaël Aïvanhov

Chaque matin, quand le soleil se lève, dans l’espace limité qu’il éclaire, tout devient visible et précis; nous pouvons nous diriger, observer, faire des recherches. Et quand il se couche, tout s’estompe, nous ne voyons plus ni formes ni couleurs, nous entrons dans l’indifférencié, dans l’illimité de la nuit; face à cet espace infini, un vertige s’empare parfois de nous et notre âme s’envole, elle est attirée par cette immensité sans bornes et tend à se fusionner avec d’autres existences.

Nous faisons quotidiennement cette expérience; le jour et la nuit, la lumière et l’obscurité… pendant le jour, la lumière du soleil, qui nous rend visibles les objets terrestres, éclipse le reste de la création ; pourtant, cet espace où nous ne distinguons rien est peuplé de planètes et de bien d’autres soleils plus grands et plus puissants que celui qui nous éclaire.

Alors, l’important pour nous est de comprendre comment cette alternance du jour et de la nuit se retrouve dans notre monde intérieur.

Le soleil nous donne sa lumière afin que nous puissions étudier, agir et travailler. Il est donc absolument nécessaire à notre évolution. Sans la lumière du soleil, nous n’aurions pas de conscience individuelle, nous nous perdrions dans l’immensité, l’illimité. Le soleil est absolument indispensable pour l’individualisation et pour le développement de la conscience. Et notre intellect est cette faculté qui, comme le soleil, est capable d’éclairer l’espace autour de nous afin que nous puissions voir, étudier et comprendre. L’intellect est notre soleil. Mais ce soleil a ses limites; en nous individualisant, en nous permettant de prendre conscience de notre propre moi, il nous isole, il nous sépare de la véritable réalité qui est l’immensité. C’est pourquoi les hindous disent que l’intellect est l’assassin de la réalité. Il détruit la réalité parce qu’il nous la cache; exactement comme le soleil qui, nous empêchant d’embrasser l’espace infini peuplé de milliers d’autres soleils, nous laisse voir seulement une petite portion de terre.

Le soleil est un symbole extrêmement vaste; en disant qu’il nous cache les immenses richesses de l’univers, je ne considère évidemment qu’une partie de son symbolisme, je veux seulement attirer votre attention sur un aspect de la vie psychique ; par sa lumière le soleil délimite un espace autour de nous, et cette délimitation est nécessaire, indispensable : elle fixe l’espace dans lequel l’intellect doit exercer son activité. Mais l’intellect ne doit pas maintenant prendre la prépondérance sur toutes les autres facultés, comme cela se produit de plus en plus à l’époque actuelle, car tel qu’il est en train de se manifester chez la plupart de nos contemporains, on peut dire qu’il devient un instrument de destruction. Plus il se fie à lui, à la manière dont il aborde les questions et tire des conclusions, plus ils se coupent des créatures visibles et invisibles, plus ils se coupent de la réalité, c’est à dire de la vie.

L’homme doit travailler avec l’intellect, il doit développer son corps mental afin de se manifester en tant qu’individu autonome et maîtriser le monde matériel.

S’il se laisse seulement aller aux impulsions de sa sensibilité, au besoin de vivre en osmose avec les humains et avec l’univers, là aussi, il lui manquera quelque chose. Et c’est d’ailleurs le cas de certains tempéraments mystiques quand ils s’abandonnent seulement au monde nébuleux des sensations et développent uniquement leur corps astral. Evidemment, ils ressentent quelque joies, mais non seulement ils deviennent incapables d’assumer les charges de la vie quotidienne, mais ils sont menacés de grave déséquilibres psychique; lorsque le monde astral n’est pas maîtrisé par le monde mental, c’est la voie ouverte à tous les désordres.

Qu’est-ce qui rend l’intellect tellement précieux ?

C’est sa capacité d’analyser tout ce qui vient de la région inférieure des instincts, des désirs, des convoitises, et de faire un triage afin de ne garder que ce qui est utile et bénéfique pour soi-même et pour les autres. Evidemment, ce n’est pas ainsi que les humains considèrent le rôle de l’intellect. Ils ont surtout compris que cette faculté leur permet d’explorer et d’exploiter la matière, de satisfaire leurs ambitions et leur besoin de domination. C’est pourquoi, jusqu’à maintenant, l’intellect n’a pas beaucoup contribué au véritable progrès de l’humanité. Les machines, les outils, les appareils se perfectionnent, les produits de toutes sortes se multiplient, mais ils ne contribuent pas vraiment à résoudre des problèmes essentiels. Il n’est pas nécessaire d’insister sur ce point, tout le monde est en train de le constater. Et pourquoi cette situation ? Parce que cet intellect, sur lequel on a tellement mis l’accent pour le développer, ne se préoccupe pas tellement du bien des autres; il essaie de se donner l’apparence de l’honnêteté, de la justice, de l’altruisme, et il y arrive car il est très doué pour trouver des arguments, mais ce n’est que l’apparence.

On a longtemps cru que le progrès de l’instruction amènerait le bonheur sur la terre. Eh bien, on voit maintenant de quelle nature est ce bonheur et combien en bénéficient. Il est très utile de faire travailler l’intellect, mais comment et à quoi ?

Voilà la question qu’il faut se poser. L’intellect est surtout devenu une arme redoutable chez certains, parce qu’en même temps que l’instruction, on ne leur a pas inculqué le besoin de développer leurs qualités morales. Or, l’intellect par lui-même n’est pas moral, il est naturellement porté à chercher les moyens de se satisfaire en l’homme que les intérêts les plus égoïstes.

En réalité, l’intellect pourrait jouer un rôle très bénéfique dans la vie morale des humains s’ils savaient mieux comment l’utiliser. Si on étudie les statistiques, on voit que c’est dans les milieux intellectuels qu’on rencontre le plus de personnes fragiles et même déséquilibrées, malades. Car l’usage qu’elles sont habituées à faire de l’intellect ne les protège pas des troubles psychiques; au contraire il contribue à les amplifier. L’intellect est capable d’observer et de réfléchir sur les événements qui se déroulent en nous et autour de nous, mais il n’est pas capable de trouver de véritables solutions. Car l’intellect, ce n’est pas encore l’intelligence, il est trop limité; son champ de vision est trop étroit, trop superficiel.

La véritable intelligence commence au moment où l’homme, ayant appris à lier le corps mental au corps causal devient capable de maîtriser ses pensées et ses sentiments afin de tout utiliser pour son bien et celui du monde entier.

Sinon, il ne peut que se nuire à lui-même et nuire aux autres. Ce n’est qu’après avoir jugulé les forces anarchistes des plans astral et mental que l’homme accède à la véritable intelligence. Il ne faut pas s’étonner si certains que l’on considère comme de grands savants, de grands philosophes commettent de grossières erreur ; quand on ne cherche pas à s’élever au-dessus des plans astral et mental pour atteindre le plan causal, on ne peut que se tromper.

L’intuition est une vision, une réception instantanée, une saisie immédiate et totale de la réalité. On peut la définir comme une faculté du corps causal.

Dans le plan causal, qui se situe au-delà des plans astral et mental, le sentiment et la pensée sont confondus; il est donc possible, en même temps, de sentir et de comprendre; parce que les humains ne connaissent d’eux-mêmes que les manifestations du corps astral et du corps mental, cette possibilité supérieure de penser et de sentir à la fois leur est fermée. La majorité d’entre eux se débattent, tiraillés entre leur cœur et leur intellect, sans comprendre que la seule façon d’harmoniser ces deux principes psychiques est de développer l’intuition.

L’intuition est en même temps une sensibilité et une intelligence, une sensibilité et une intelligence à un niveau supérieur. Pour arriver jusque-là, le chemin est difficile; celui qui veut développer cette faculté doit non seulement être animé par un haut idéal, mais recevoir d’un maître des notions justes afin de ne pas s’égare ; et il doit aussi avoir une volonté inébranlable, car c’est chaque jour qu’il y a des exercices à faire pour conserver, quoi qu’il arrive, la direction vers le haut.

L’intuition ne peut se manifester chez celui qui accepte de vivre dans la turbulence des émotions et des passions du cœur, ou dans les intrigues, les manigances, les calculs intéressés de l’intellect. Pour y voir clair, il doit mettre de l’ordre dans tout son être, afin de ressembler à la surface d’un lac limpide où le ciel vient se refléter.

Grâce à ses capacités d’observation, de raisonnement, l’intellect nous permet de faire déjà une partie du chemin. Oui, mais arrivé à une certaine limite, il nous abandonne, il est incapable de nous mener plus loin, il nous dit : « c’est une région où je ne peux pas te guider, il est impossible d’aller plus loin ; je t’ai amené jusqu’ici et maintenant c’est à d’autres forces, d’autres facultés, d’autres entités de te conduire ».

L’intellect est l’instrument le plus formidablement utile pour préparer les conditions, déblayer la voie, mettre les choses en place en attendant que l’intuition puisse se manifester.

Il vous aide à surveiller, à contrôler ce qui se passe dans votre tête et dans votre cœur, à éliminer les pensées et les sentiments négatifs, à conserver au contraire les pensées et les sentiments constructifs, bénéfiques, et à décider de les amplifier. Quand vous avez ainsi introduit en vous l’ordre, la clarté, la paix qui sont les conditions indispensable pour entrer en contact avec le ciel, ce sont d’autres courants qui viennent vous prendre pour vous amener jusqu’à la région divine de la lumière infinie et du savoir absolu. Là, d’un seul coup, vous avez des révélations.

Car c’est cela, l’intuition: une étincelle, une lumière projetée, un savoir que l’on capte de l’intérieur, sans pouvoir discerner d’où et comment c’est venu; mais on ressent avec une certitude absolue que c’est ainsi et pas autrement. Les vérités, les connaissances que nous recevons par l’intuition sont sans défaut. C’est comme s’il existait en nous un être dont le regard est capable de pénétrer la réalité des choses et de nous communiquer ce qu’il perçoit, en prenant en considération non seulement les éléments du plan physique, mais tous les éléments invisibles et subtils qui échappent à la compréhension ordinaire. Ainsi, l’intuition est une révélation d’un ordre supérieur à l’intellect; c’est tout le ciel qui vient se refléter sur la surface limpide de notre conscience. Il est bon d’avoir une pratique quotidienne de ce monde de l’intuition.

C’est pourquoi, lorsque vous avez un problème important à résoudre, trouvez un lieu et un moment propices pour vous concentrer. Faites taire les voix discordantes du cœur et de l’intellect, et quand vous avez obtenu le silence, essayez de vous élever très haut par la pensée.

Lorsque vous sentez que vous avez réussi à atteindre un certain point, posez la question qui vous préoccupe et attendez paisiblement; il y aura toujours une réponse. Au début, ce ne sera peut-être qu’une sensation vague, difficile à interpréter, mais ce sera déjà un indice. Alors, n’abandonnez pas, recommencez à vous fier au monde de la lumière, reposez la question… plus vous aurez appris à maîtriser les mouvements des plans astral et mental, plus la réponse que vous recevrez sera claire et précise.

L’intuition est une forme de vision, mais une vision dans laquelle l’intelligence s’allie à la sensibilité pour nous donner la connaissance complète.

C’est en ce sens qu’elle est supérieure à la clairvoyance, car la clairvoyance n’est que la vision du côté objectif, matériel des plans astral et mental. On voit et on est terrifié ou émerveillé, mais ces sensations n’apportent ni la connaissance, ni la compréhension. Tandis qu’avec l’intuition, on ne « voit » peut-être rien, mais on comprend les choses beaucoup mieux que si on les voyait, car on les vit, on les sent.

L’intuition est donc supérieure à la clairvoyance, c’est elle qui donne la véritable compréhension de la vie.

Un véritable spiritualiste ne se préoccupe donc pas de ce qu’il peut voir dans les plans astral et mental. Il ne travaille pas pour ça, il passe au-delà, il veut des réponses supérieures.

Quand il aura appris à recevoir des réponses de l’intuition, il pourra essayer de développer la clairvoyance et la clairaudience. Mais d’abord, il doit viser le but le plus élevé, sinon ces visions, ces images flottantes s’accrocheront à lui et l’empêcheront d’aller plus loin. Oui, il faut le savoir, les mondes astral et mental sont des lieux de troubles, de confusion. Celui qui s’y aventure est harcelé, agrippé par toutes sortes d’existences malsaines dont il n’arrive pas à se dépêtrer pour aller plus haut; il est obligé de s’arrêter en chemin, et c’est une entrave à son évolution.

Donc, tant que vous ne possédez pas les connaissances et les pouvoirs qui permettent d’explorer sans risque ces régions, il est préférable de les traverser rapidement, les yeux fermés, et de concentrer tous vos efforts sur l’intuition.

Il existe de nombreuses méthodes pour développer l’intuition. La plus sûre est de travailler sur la pureté, c’est à dire d’éviter d’avoir des partis pris et d’agir par intérêt.

Plus vous serrez capable de vous montrer ouvert, compréhensif, désintéressé, soucieux de l’épanouissement des autres plus ce qui vous empêche d’y voir clair disparaîtra et vous pourrez connaître enfin les choses et les êtres dans leur réalité.


« Avec l’intellect et le coeur, nous avons des instruments utiles, indispensables, mais ils sont insuffisants pour nous guider sur tous les chemins de la vie que nous avons à parcourir.  Pour parcourir ces chemins, nous avons besoin de développer une troisième faculté: l’intuition.  L’intuition s’apparente à l’intellect dans la mesure où elle est une forme d’intelligence, et elle s’apparente au coeur dans la mesure où elle est une forme de sensation, mais c’est une intelligence et une sensation qui se situent sur des plans supérieurs.
Vous direz: « Mais cette faculté dont vous nous parlez, c’est de la clairvoyance! » Non, on fait actuellement grand cas de la clairvoyance, on fait beaucoup de bruit autour d’elle.  C’est une faculté bien réelle, mais qui permet seulement de voir le côté objectif (former, couleurs, mouvements) du plan astral et du plan mental.  Vous pouvez être clairvoyant et ne rien comprendre à ce que vous voyez, car vous ne savez pas l’interpréter.  Cela ne vous avance donc à rien, et c’est même dangereux.  Tandis qu’avec l’intuition, vous ne voyez peut-être rien, mais vous comprenez les choses beaucoup mieux que si vous les voyiez, car vous les vivez, vous les sentez. »

Qu’est-ce que la réalisation spirituelle ? – Amma

Faire preuve de compassion envers l’humanité souffrante est notre obligation envers Dieu. Notre démarche spirituelle doit commencer avec le service désintéressé du monde. Les gens seront déçus s’ils s’assoient en méditation s’attendant à ce qu’un troisième œil s’ouvre une fois qu’ils auront fermé les deux autres. Cela ne se produira pas. Nous ne pouvons pas fermer nos yeux au monde au nom de la spiritualité et espérer progresser. La réalisation spirituelle, c’est prendre conscience de l’unité tout en regardant le monde avec des yeux bien ouverts.

~ Amma